Nous avons depuis toujours été fascinés par le fonctionnement de notre corps. Quand nous voyageons dans l’histoire de la médecine, nous constatons que les traitements utilisés par les humains pour restaurer la santé ont toujours évolué à mesure que progressait notre connaissance du corps humain. D’anciens écrits de l’antiquité décrivent les tentatives des médecins pour aborder diverses maladies. Si des remèdes comme la poudre de corne de mouton ou des testicules d’un coq sacrifié une nuit de pleine lune ont, semble-t-il, disparu de la circulation, d’autres sont toujours utilisés, comme les dérivés chimiques de plantes médicinales.
Comprendre le corps humain en bonne santé, une des premières préoccupations pour le Naturothérapeute
Il n’est pas tout à fait illogique de prétendre que pour aborder de façon appropriée maladies et lésions, nous devons tout d’abord comprendre comment fonctionne le corps humain lorsqu’il est en bonne santé. Et l’étude du fonctionnement normal d’un organisme vivant s’appelle la physiologie. Pour être plus précis, la physiologie est l’étude du fonctionnement normal d’un organisme vivant et des parties qui le composent, y compris de tous ses processus chimiques et physiques. Rappelons pour mémoire que le terme physiologie signifie littéralement « connaissance de la nature », du grec phusiologia « étude de la nature », lui-même composé à partir de phusis, « nature » et logos, « discours, traité ». Hippocrate lui-même, considéré comme le père de la médecine moderne, utilisait le mot physiologie pour signifier « le pouvoir guérisseur de la nature.
La physiologie intégrée au cœur de la Naturothérapie
Qu’a-t-elle donc d’original cette physiologie dite « intégrée » ? Le corps fonctionne comme un ensemble coordonné, et non comme une juxtaposition d’organes isolés. Si dans le programme de la formation au sein d’IDENAT, pour des raisons pédagogiques, nous étudions successivement les différents appareils, il est nécessaire de les envisager en interaction dans un réseau complexe de processus interdépendants. Gardons en mémoire cette idée séduisante : un organisme vivant, au-delà des éléments qui le composent, c’est aussi et surtout une prodigieuse somme de connexions. Nous comprenons alors pourquoi un système, c’est plus que la somme des parties du système.
Décrire un organe ou un appareil isolément n’est pas un crime en soi, bien sûr, à condition d’en avoir conscience.et ensuite d’être capable, à tout moment et si nécessaire, de réintégrer l’organe (ou l’appareil ou la fonction ou n’importe quel processus) au sein d’un ensemble cohérent. Intégrer, un terme de plus en plus utilisé dans le langage, signifie rassembler des éléments divers pour créer un ensemble unifié.
Nous ne sommes plus réduits à étudier comme nous le faisions autrefois, les fonctions, les organes ou les appareils, isolément comme s’ils étaient indépendants. Nous pouvons par exemple aborder le fonctionnement de l’organisme à partir de ses niveaux d’organisation. Les organes constituent un niveau d’organisation mais aussi les appareils qui sont des groupements d’organes. Nous pourrions en citer d’autres : en deçà, le niveau moléculaire, le niveau cellulaire, le niveau tissulaire ; au-delà, nous avons des groupements d’organismes, c-à-dire des populations, et même des écosystèmes.
Du coup, les moyens d’études, eux-mêmes évoluent, en passant de la chimie à la biologie moléculaire, puis à la biologie cellulaire, à la physiologie et enfin à l’écologie.
La Grande Connexion …
Parmi la multitude de connexions composant notre organisme, citons l’une des plus réputées, la PNEI, la Psycho-Neuro-Endocrinologie-Immunologie, apparue dans la littérature dans les années 90 sous le nom de « La Grande Connexion ». Nous ne prenons aucun risque en affirmant d’abord qu’au sein de ce quatuor, le « psycho » fait office de chef de cordée. Ensuite, nous devinons l’importance de chacun des composants pour que l’ensemble demeure équilibré et harmonieux donc efficace et performant. La solidité d’une chaîne n’est-elle sous la dépendance du maillon le plus faible ? Chacun peut le vérifier par soi-même et sur soi-même.
L’émergence, fille de la physiologie intégrée
Nous l’avons bien compris, si l’intégration reste un beau challenge pour le physiologiste, le processus d’intégration n’est pas chose aisée car de nombreux systèmes complexes, y compris ceux du corps humain, possèdent des propriétés émergentes, c’est-à-dire des propriétés qui ne peuvent être prédites en se basant uniquement sur la connaissance des composants individuels du système. Parmi les propriétés émergentes les plus complexes chez l’homme nous trouvons les émotions. La connaissance approfondie d’un neurone permet-elle de comprendre ce que c’est l’intelligence, la créativité ou l’amour ? C’est l’occasion de rappeler que l’homme, performant par ailleurs pour calculer ou quantifier, est plutôt empoté pour aborder ce qui n’est pas quantifiable, ce qui ne peut que s’apprécier.
La Naturothérapie prête à accueillir de nouveaux savoirs
Avant de prendre congé avec ce premier grand pilier qui structure notre enseignement (les occasions ne manqueront pas pour en reparler), nous pouvons témoigner que la physiologie intégrée, telle qu’elle est présentée aujourd’hui, en plus de nous donner l’envie d’apprendre, nous met en position idéale pour découvrir « entre les lignes » les prémisses de la Naturothérapie (&Naturopathie).
Autre conséquence de taille : la Naturothérapie, ainsi adossée à cette physiologie « new look », dispose de tous les atouts pour évoluer et vivre avec son temps. Nous pouvons même aller plus loin et avancer qu’elle est structurellement prête pour intégrer, en plus des savoirs du passé, des savoirs modernes sans oublier ceux qui nous attendent dans le futur tant sur le plan diagnostic que thérapeutique.
A suivre
Docteur Alain Guyon, médecin-naturothérapeute-naturopathe-hygiéniste.